Mulha bandha consiste en une ligature du chakra racine, Muladhara chakra, se trouvant à la base de la colonne vertébrale. Il consiste en une contraction des muscles releveur de l’anus, des muscles du plancher pelvien et du bas ventre, ainsi que du sphincter interne et externe de l’anus. Ce chakra est en lien avec les fondements de notre énergie vitale, il est le siège de la Kundalini, en lien avec notre survie, notre sexualité, notre animalité, notre équilibre psychique et physique, nos racines.
C’est également par-là que peut s’échapper l’énergie, en prenant conscience de l’importance d’élever l’énergie, pour ne pas la laisser se disperser, on comprend mieux l’intérêt de ce bandha. Il participe ainsi à l’élévation de la conscience en direction des chakras supérieurs.
En pratiquant Mulha Bandha, on cherche donc essentiellement une remontée de l’énergie vitale, faire remonter Apana, afin de l’unir à Prana.
Apprendre à pratiquer Mulha bandha au début sur la fin de l’expire, poumons vides est plus facile, car il n’y pas de pression pulmonaire exerçant une poussée contraire, la remontée du plancher pelvien s’exerce donc plus facilement et plus naturellement. L’idée étant pour l’amener de façon fluide, de démarrer dès le début de l’expiration avec finesse et subtilité et d’aller vers une contraction et une remontée plus soutenue jusqu’à la fin de l’expire puis poumons vides en rétention, si on le pratique avec rétention. Puis on relâche le bandha au moment de reprendre l’inspiration.
Pour mieux sentir notre périnée, il est plus facile au début d’être en position assise, on peut également comprendre quelles sont les parties concernées, en observant ce qui se contracte quand on tousse, le plancher pelvien étant situé dans une zone allant du pubis à l’avant, du coccyx à l’arrière, des ischions (petits os pointus sur lesquels on s’assoit) à droite et à gauche.
Cet espace se rétrécit lors de sa contraction et s’élargit lors de son relâchement.
La contraction de ce plancher pelvien consiste donc à rapprocher le pubis et le coccyx, en revanche les ischions restent en place.
B.K.S Iyengar, dans son livre “Light on Yoga”, le décrit un peu différemment :
Dans la pratique de Mulha Bandha,toute la région basse de l’abdomen entre l’anus et le nombril est engagée, tirée en arrière vers la colonne vertébrale et montée vers le haut.
Les 2 approches marchent pour sentir et activer mula bandha..
Le plancher pelvien est composé de 3 couches musculaires :
- Superficielle, entourant le sphincter anal et les organes sexuels
- Moyenne, tendue entre les ischions
- Profonde, reliant le pubis et le coccyx
Dans Mulha Bandha, nous contractons la couche la plus profonde, le pubis et le coccyx se rapprochent. Les couches moyennes et superficielles restent détendues et l’écart entre les ischions préservé.
Avec l’expiration, du fait de la contraction qu’elle génère, il est souvent plus facile de ressentir une contraction physique dans la région de mūla bandha (plancher pelvien / périnée), en particulier lorsqu’on allonge l’expiration. Les respirations profondes facilitent ce mouvement du prāna vers le haut, ou une augmentation de l’énergie et de la conscience.
« En pressant yoni (le périnée) … contracter l’anus vers le haut. En tirant l’apāna (l’énergie descendante) de cette façon, mūla bandha est engagé ». HYP, 2 :60
En position assise et en pressant l’anus (périnée) sur le talon, on étire vers le haut l’apāna vāyu, petit à petit, par la pratique. C’est cela que l’on appelle mūla bandha.
Si, au cours de la pratique de ce mudrā, le yogi peut réunir l’apāna au prāna vāyu, alors il devient effectivement le yoni-mudrā (le sceau de la femme).